Dans une ambiance conviviale, une cinquantaine de personnes se sont succédées pour découvrir ce nouveau restaurateur, et sa cuisine à la fois traditionnelle et originale. Mme Suzanna De La Fuente, élue de Saint-Denis, nous a d’ailleurs fait le plaisir de sa présence.
Focus sur le parcours de l'un des gérants du restaurant, M. David Tellier, et sa vision de l'aventure entrepreneuriale et de ses difficultés.
"J'ai fait l'école hôtelière, 6 ans dans la gastronomie. Mais les contraintes horaires assez fortes m'ont incité à prendre une autre direction, celle-ci. L'entrepreneuriat est cependant un parcours jonché de difficultés et nous en avons fait l'expérience à plusieurs niveaux.
Quand nous avons eu l'accord lors du comité d'Initiative Plaine Commune, un banquier qui était présent est venu vers nous pour nous indiquer son attrait pour notre projet. Nous avons eu la faiblesse de miser uniquement sur lui pour notre financement bancaire, en n'entammant pas d'autres démarches de demande de prêt. Cela nous a fait perdre du temps. C'est finalement le banquier d'une connaissance qui nous a suivi. L'accompagnement d'Initiative Plaine Commune, tant à-travers la formalisation du projet avec la note de synthèse qui en a résulté, qu'avec le prêt d'honneur accordé, ont achevé de le convaincre de nous suivre. La banque a ainsi pu financer travaux et matériels.
Autre problème rencontré : nous avions demandé un devis auprès d'un entrepreneur, qui nous a fourni un RIB personnel au moment du démarrage des travaux. Mais lorsque nous l'avons contacté pour obtenir le RIB de la société, il a refusé de le fournir. Craignant une arnaque, nous avons voulu annuler ses prestations (qui n'avaient pas encore débutées) et lui avons demandé de nous restituer nos 5 000 € d'accompte... ce qu'il n'a pas fait. Une injonction de payer a été alors déposée. Tout cela nous a fait perdre 2 mois.
Nous avons aussi eu des problèmes avec la copropriété, dont le syndic a tenté de bloquer notre projet parce que les propriétaires de l'immeuble ont pris peur en voyant arriver une activité de restauration rapide : il s'imaginaient que ce serait un kebab. Nous avions pourtant obtenu une autorisation d'installer notre activité. Nous avons encore perdu 2 mois.
En tout, 6 mois ont été perdus : nous souhaitions ouvrir en mars 2014 et n'avons pu le faire qu'en septembre.
Mais une fois ouvert, c'est là que le plus dur commence : attirer la clientèle. Le quartier est rempli d'étudiant et il faut arriver à les faire venir. Il n'est pas évident de bien toucher toutes les entreprises installées dans le coin non plus. Nous souhaitons donc passer par des étudiants d'école de commerce afin qu'ils nous aident à peaufiner notre stratégie communicationnelle. L'activité démarre plus lentement que ce que l'on pensait mais cela colle au prévisionnel fait avec Initiative Plaine Commune, donc dans l'ensemble ça va quand même. Nous avons développé de façon anticipée la livraison pour tenter de croitre plus rapidement.
S'il n'y avait pas eu Initiative Plaine Commune nous n'aurions pas pu ouvrir : l'apport financier et l'aide à la formalisation du projet nous ont permis de débuter convenablement."
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